Une rencontre tumultueuse… ENCORE l Tom

La vie dans un monde où il n’était pas célèbre était plus douce que ce qu’il avait connu. Il pouvait se balader sans sentir les regards sur lui, sans se faire accoster, sans que ses moindres faits et gestes ne soient vus, commenter et critiquer. C’était un poids en moins mais il commençait tout juste à s'adapter à ce changement. Les premières semaines avaient été… étrange. C’était nouveau pour lui. Il avait retrouvé l’école avec une grande joie, se fondant dans la masse. Après tout, le château avait toujours été sa seule et unique maison et la bataille de Poudlard avait  accentué les choses en ce sens. Harry avait eu certainement du mal à se faire à cette nouvelle identité, à réagir à ce nom qu’il s’était lui-même donné. Maintenant, il répondait un peu plus naturellement alors qu’auparavant il avait un temps de latence étrange quand quelqu’un l’appelait avec son nouveau prénom.

Il se retrouvait donc dans cette vie banale et sans soucis. Sans aucun problème, sans aucun complot, sans aucune menace pour sa vie et ses proches.
C’était… déroutant.


On ne peut pas vivre pendant des années en ayant constamment une menace, sans que le décalage soit étrange. Surtout qu’aucune de ses années au collège de sorcellerie ne s’était passée de façon normale. Harry se retrouvait parfois à avoir des pics de stress et presque de paranoïa en se disant que tout ceci n’était qu’un piège et que tout cela ne pouvait pas être vrai. Il avait l'impression de parfois perdre ses repères et de ne savoir quoi faire.

Mais ce n’était pas le pire.
Le pire c’était les souvenirs.

Harry se retrouvait par moment à ce que ses souvenirs de la bataille de Poudlard se télescope devant ses yeux. Lors du banquet de rentrée, par exemple, c’était la première fois qu’il revoyait la Grande Salle depuis la mort de Voldemort. Il avait eu l’impression d’être renvoyé dans son souvenir avec le corps sans vie du mage noir devant lui qu’il venait de tuer. Il en avait eu des nausées pendant toute la soirée.

Et ainsi, parfois, il se retrouvait plongé dans un gouffre de souvenir sans pouvoir faire la distinction avec le “vrai” monde, avec sa “vrai” réalité. C’était affreusement éprouvant de revivre ce genre de moment et il se retrouvait à vouloir s’isoler.
Par honte de ressentir ces choses et en trouvant cela faible de se laisser ainsi affecter. Il était censé être plus fort que cela.
Mais ce n’était pas nouveau pour Harry de s'isoler ainsi. Il l’avait déjà fait par le passé et notamment au début de sa cinquième année.
Ainsi, le jeune homme avait trouvé refuge dans la Salle sur Demande, le lieux se pliait à sa volonté et montrait ce qu’il voulait.

Étrangement, l’endroit qu’il trouvait le plus apaisant était l’amoncellement très impressionnant des objets en tout genre et de toute nature, l’endroit où se trouvait auparavant l’horcruxe diadème. Harry se retrouvait dans cette salle à déambuler entre les objets, à l’explorer de fond en comble en s’attardant sur des choses et d’autres. Il avait l’impression d’avoir un mystère devant lui qu’il devait résoudre. Il se retrouvait parfois même à feuilleter ou lire des passages des livres qu’il pouvait trouver. Mais il n’était pas Hermione au point de les lire en entier. Certains objets étaient entreposés ici notamment pour leur dangerosité et Harry retrouvait toujours ce petit frisson de danger quand il en croisait un.

Ce jour-là, il était donc parti dans une de ses explorations pour essayer de se vider la tête. Il avait cru entendre des bruits dans la canalisation, son esprit s’était emballé avec le souvenir du basilic essayant de le tuer et du jeune Tom Riddle. Il était tombé sur un objet potentiellement dangereux quand il entendit du bruit. Le survivant qui commençait à bien connaître le lieu se déplaça avec rapidité et surtout discrétion pour arriver vers le nouvel arrivant. Harry était déjà dans un état de stress assez intense, ses souvenirs toujours mélanger à la réalité.

Donc quand il vit Tom Riddle, de dos, son esprit réagit au quart de tour. Ce fut une réaction purement instinctive et impulsive. Sans qu’il puisse réfléchir, le sortilège partie vers l’autre brun et le sortilège sortait de sa bouche :

“Stupéfix !”

@Tom M. Riddle

Harry aurait dû s’en douter mais évidemment que Riddle réagit rapidement, ça aurait été trop beau de le prendre par surprise. Le problème c’est que le brun étant déjà dans son stress, se retrouver avec son ennemis qui le menaçait également le faisait monter dans une angoisse aiguë. Son instinct lui hurlait littéralement de l’attaquer de nouveau et il était presque persuadé que sa cicatrice le picotait alors que c’était impossible… Ce qui se rapprocherait des douleurs fantômes comme avec les membres perdus de certains soldats. Mais le sang mêlé essayait de repousser cette sensation pour ne pas qu’elle prenne le dessus.

L’orphelin ne voulait pas montrer dans quel état il était mais ses muscles tendus à l'extrême et surtout son regard le trahissait. Le vert de ses yeux était souvent comparé à des émeraudes mais certains avaient la curieuse idée de comparer cette couleur avec le sortilège de la mort. Drôle d’idée. Mais ici, c’était d'occurrence : il lançait à… ce futur monstre un regard qui correspondait parfaitement à la couleur du sortilège.

Le gryffondor le pointait toujours avec sa baguette prêt à attaquer de nouveau, le fixant. Tout comme les souvenirs qu’il avait vu lors de sa sixième année, il nota la beauté magnétique, magnifique qu’il avait déjà remarqué à l’époque. Cependant, il repoussa cette idée en se disant que ce n’était qu’un beau masque pour tromper son interlocuteur. Lui ne tomberait pas dedans, jamais. Il ne se laisserait pas troubler.

Quand Riddle prononça son prénom, la colère monta, comme bouillonnante, qu’il tenta de maîtriser dans sa voix quand il répondit, même si on en percevait les échos, à travers son sarcasme :

“C’est Potter pour toi Tom.”

Lui-même utilisant son prénom par pure provocation en sachant pertinemment que normalement son interlocuteur détestait être appelé ainsi. Le bras toujours tendu vers lui, marchant légèrement autour de lui, il poursuivit :

“Ça ne m’étonne pas que la salle t'ait enlevé ton sortilège : elle doit vouloir se protéger de toi.”  

Il observait ses réactions mais c’était aussi difficile pour lui de se concentrer vu que parfois c’était l’image de la Chambre qui apparaissait devant ses yeux, comme un filtre :  avec l’autre Tom de ses souvenirs, avec Ginny inerte au sol, avec le Basilic…

C’était comme un poid lourd et oppressant dans sa poitrine, comme des entraves qui l’empêchait d’aller bien, de voir clair.

La dernière phrase de Riddle résonna dans son esprit, il répondit rapidement, sans réfléchir :

“Et pourquoi devrais-je me battre avec toi à la loyale Tom ? Ce n’est pas vraiment comme si tu le méritais.”

Harry continuait toujours à utiliser son prénom ainsi qu’a le contourner lentement, s’il faisait un geste, il répliquait. Le jeune homme avait encore en tête le sort de Rogue qu’il avait utilisé contre Malfoy, qu’il s’était promis de ne plus utiliser… à l’époque. Il demanda ensuite :

“Qu’est ce que tu viens faire ici ?”

Son ton était plein de sous-entendus et de suspicions : même s’il ne l’avait pas formulé aussi directement, il le suspectait clairement de préparer un mauvais coup.

@Tom M. Riddle