Une nouvelle journée au ministère. De nouveaux dossiers. Je ne pouvais pas vraiment faire autrement. Il semblerait que Mr Weasley m'ait pris  en affection. Certes, c’était assez intéressant, d’être dans la poche du chef de section… Mais en même temps, j’avais toujours l’impression d’avoir plus de travail que les autres. Est-ce vraiment un problème ? Non, à dire vrai. Je n’avais pas vraiment de famille, à part mon parrain qui était aussi occupé que moi par son travail. donc je me jetais toujours corps et âme dans mon travail. Je ne manque à personne, et en soit, personne ne peut me manquer. Et pourtant, l’avenir allait très vite me montrer le contraire.

C’est alors que j’étais en train d’étudier en profondeur un nouvel objet, la crème hydratante, que Mr Weasley vint me voir. Il me disait qu’il fallait que je me sociabilise, que je sorte un peu plus de mon bureau. Mais pourquoi faire ? Mes années de Poudlard sont passées maintenant, et je n’ai pas besoin de relation de travail outre mesure. Mais soit, ce que le chef veut…
Je me fit donc violence, et partit manger à la cantine, sans même regarder le menu. J’avais prit le soin de prendre mon dossier sous le bras, et un autre objet moldu, le stylo bille, pour travailler en mangeant.
Je remplissais rapidement mon assiette, sans vraiment regarder ce que je mettais dedans, mélangeant sucré et salé. C’est fou, même ça j’en avais perdu toute notion… Pourtant Merlin sait à quel point j’aime manger.  

Je m’installais rapidement à une table, posant mon assiette sur le côté, mon dossier devant moi, continuant mon étude. Par chance, la table était libre et vide. Pourtant, peu de temps après que je me sois installé, j’entendis vaguement quelqu’un me demander si elle pouvait s’installer devant moi.

“Mmh mmh…” répondis-je sans même relever la tête. Machouillant mon stylo, je réfléchissais à toute vitesse, me creusant les méninges pour comprendre l'intérêt et l’utilité d’une telle substance. J’entendis d’une oreille qu’on me parlait d’assiette. Pensant qu’on parlait de la mienne, je relevais enfin la tête vers la personne maintenant assise en face de moi. Et par Merlin, quelle personne ! Quand mes yeux croisèrent les siens, je mordis un peu plus fort sur le stylo qui cassa… Je sentis ma mâchoire inférieure s’ouvrir, mon stylo tombé dans mon assiette dans un “Splof” sonore.  

Me rendant compte de mon attitude, je fermais rapidement la bouche, essuyant tant bien que mal l’encre que j’avais au coin de la bouche, avant de lui répondre :

“Euh non non pas de problème !”

Je regardais enfin son assiette, bien remplie effectivement pour une demoiselle aussi belle et menue.

“Oh je ne juge pas, moi-même je mange beaucoup ! Enfin euh… Quand je ne gâche pas mon plat…” Dis-je en sortant le stylo de mon assiette, en haussant les épaules.

“Euh, j’en oublie la politesse ! Je me présente : Edward, mais tu peux m’appeler Teddy ! “

Mais d’ailleurs, pourquoi une telle fille vient me parler ? Et dans quel département était-elle déjà ? Je me souviens l’avoir déjà croisée mais où…? Des questions qui finiront bien par avoir des réponses.

Charmant. Enjôleur et envoûteur. Ce sont les mots qui me sont venus à l’esprit quand je l’ai vue et entendue rire. Et par Merlin, juste après elle mit son plateau en travers, le proposant de partager pour avoir à manger suite à mon incident de chute de stylo. Par le poil de barbe qui rebique de Merlin, cette fille est bonne à marier ! Enfin, elle l’est sûrement d’ailleurs. Ou au moins en couple, il ne peut pas en être autrement…

Je regardais à nouveau le plateau devant moi, et il était autrement mieux organisé que le mien qui ressemblait plus à une bouillie / tabouille infâme. Je pris un petit morceaux de toast avec un peu de haricots à la tomates, en disant :

« Et bien, merci Arwen. Je ne prendrais pas trop à manger sur ton plateau, je n’aime pas voler la nourriture des autres. Et je penserais activement à un surnom si tu le proposes ! »

Je mangerais tranquillement mon toast, perdu dans ses yeux et sa chevelure alors qu’elle s’excusait d’être trop énergique. J’avais du mal à comprendre pourquoi, puis elle me dit qu’elle travaillait au droit des loup garous. Une pensée pour mon père me vint, en même temps qu’une bonne idée.
Je fit passer la fin du toast avec un peu d’eau, avant de lui répondre :

« Je travaille dans le département de recherches sur les objets moldus. C’est justement un de mes dossiers juste la. Et ce n’est pas la peine de t’excuser pour ton énergie, je trouve ça très plaisant. Ça change des vieux sorciers aigri qu’on croise souvent ici. »

Je la regardais dans les yeux, avant de reprendre :

« Et je crois que je sais comment je vais te surnommer miss. Moony, tu en penses quoi ? »

J’affichais un grand sourire. Je ne sais pas vraiment pourquoi cette idée m’était venue, mais ça me rappelait un peu mon père. Ça peut paraître étrange, mais d’une certaine manière, il y avait quelque chose en elle qui me l’évoquait. J’attendais patiemment de voir sa réaction.

J’écoutais attentivement ses réponses, en reprenant distraitement un toast et un peu d’haricots; surtout perdu dans son regard pétillant et sa chevelure flamboyante. Son sourire me fit rater un battement, mais ma cuillère s’immobilisa à mi-chemin entre le plat et mon toast, menaçant dangereusement un de mes dossiers avec de la sauce tomate.

Son père s’appelle Remus Lupin… Le même Remus Lupin… ? Impossible… Et il est avec Sirius ?! Alors, définitivement, connaissant mon Lupin de père, c’est sûrement lui… Enfin, un lui alternatif, d’un autre univers, mais quand même. Les infos et idées se chamboullaient dans ma tête. Un peu d'incompréhension aussi.  Etais-je vraiment en train de tomber amoureux de ma demi-sœur ? Enfin, est ce que je peux vraiment la considérer comme telle ?

Bien d'autres questions tournaient dans ma tête lorsqu’elle posa sa main sur la mienne. Ce simple geste me ramena à la réalité, et je sursauta légèrement, faisant de ce fait tomber un peu de sauce sur un de mes dossiers.
Mon regard passa de ce dernier à son sourire, qui me fit fondre complètement. Ouvrant plusieurs fois la bouche pour essayer de dire quelque chose, un peu comme un poisson hors de l’eau, je réussi finalement à dire :

“Euh je heu… Heu je… Appelle-moi Teddy. Je préfère tu sais… Et par Merlin mon dossier ! Que je suis maladroit non de non…”

J’entrepris de nettoyer, non sans avoir reposé ma cuillère avant. Je ne voulais pas rompre le contact avec elle. J’enchainais :

“Euuuuuh donc… Ton père s’appelle Remus Lupin…?”. Je me raclais la gorge : “Je… Je m’appelle Edward… Remus… Lupin… Ma mère était Nymphadora Tonks et mon père… Rémus Lupin… Il semblerait que nous soyons plus proches que prévu… Enfin, oui et non et euh…”

Je pouvais sentir le rouge me monter aux joues, et aux cheveux aussi d’ailleurs… Je pris mon courage à deux mains pour terminer :

“Est-ce que tu serais d’accord pour aller boire un verre ce soir ? Enfin, il faudrait qu’on finisse déjà le repas évidemment mais euh… Enfin bref !”

Je n’osais pas croiser son regard, mais ne lâchait pas sa main pour autant, alors que je frottais tant bien que mal mon dossier, redoutant un peu sa réponse.