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02 ♛ Les schémas familliaux.

Eileen Prince
Eileen PrinceOctavia Hastings
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(Carbonne-les-mines à l'impasse du Tisseur - 15/11/2021)


L'impasse du Tisseur est une adresse qu'Eileen lui reste de son soldat. Un fiancé qu'elle ne verra plus jamais, pourtant l'espoir reste toujours dans son cœur. En effet, pour elle, Tobias n'existe pas, car il ne peut simplement pas venir dans la partie magique de son monde, voilà tout. Le monde a beaucoup changé, Eileen s'en est tellement aperçue qu'elle en a fait une petite crise d'angoisse, au point que Harry, arrière-petit-fils de Henry Potter, avait du mal à la calmer. La jeune fille avait passé par un tas d'émotions plus négatif que positif, les mœurs ont changé, les vêtements se sont raccourcis, les cheveux sont facilement défaits, le langage a selon elle régressé, mais surtout, l'homosexualité est facilement acceptable et ça, elle doit reconnaître, elle apprécie grandement. Eileen aimait aussi bien les femmes que les hommes, elle avait longtemps admiré Walburga au point que son cœur allait sortir de sa poitrine.

Cette nouvelle époque lui fait peur, c'est pour cela qu'elle n'a pas encore mis les pieds à Poudlard, car elle ne se sentait pas prête et elle avait une mission importante pour s'assurer que ses soupçons soient fondés ; retourner à l'impasse du tisseur pour y trouver Tobias Snape. La jeune fille espère qu'il est toujours vivant, vieux, très vieux, mais vivant, savoir s'ils ont fait un mariage heureux ensemble et, ensuite, pourquoi pas de prendre soin de lui jusqu'à son dernier souffle ? Il devrait avoir quoi ? quatre-vingts ans ? Bien qu'il soit un moldu, il y a une petite chance qu'il soit toujours vivant, non ? Eileen dû prendre des portoloins, ainsi un train moldu pour arriver sans bien que mal à la ville convoitée : Carbonne-les-mines. Elle est ravie que cette ville triste et morose n'a toujours pas changé depuis la guerre, ne serait-ce que quelques magasins et ainsi cette usine qui fabriquait des pièces de voiture se retrouve désaffectée et l'immense cheminée avait cessé d'y mettre sa grosse fumée noire.

Si elle s'en souvient bien, Tobias habite dans une maison située dans cette impasse, la toute dernière maison. Les maisons semblent peu entretenues : certaines ont des fenêtres cassées et masquées par des planches, ça non plus, ça n'a pas changé depuis 1941. Elle n'a pas besoin de forcer la porte, ni même de faire un sort d'Alohomora pour déverrouiller la serrure, la porte n'était pas fermée à clé en trouvant cela un peu étrange, mais elle ne relève pas ce genre de problème. La jeune fille entre d'un pas prudent, il fait sombre dans la pièce et de sa baguette, elle lance un lumos discret, mais suffisant pour y voir quelque chose, ses sens sont en alerte au moindre bruit qui pourrait l'interpeller. Le bois du sol craque sous ses pieds, balayant son regard sur la pièce vide, mais étonnamment poussiéreux et délabré, la maison reste plus ou moins intacte. Ça fait des années que personne n'y vit au vu de la tonne de poussière qu'il y a et ça ne l'étonnerait pas d'y découvrir une goule dans un grenier... si grenier, il y a. C'est la première fois qu'elle y met les pieds dans cette demeure, elle était censée emménager avec Tobias deux semaines avant son arrivée dans le futur.

Poussé par la curiosité, Eileen visite chaque pièce en commençant par la cuisine en s'imaginant tous les bons petits plats faits maisons et les potions recette spéciale mamie Tavia, sa grand-mère. La jeune fille caresse de ses bouts des doigts le sofa du salon, est-ce-que Tobias aimait bien s'asseoir ici pour écouter la radio en lisant un roman ou le journal du matin ? Au fur et à mesure qu'elle monte les escaliers menant aux chambres, son cœur battant la chamade. C'est dans les chambres, dans ce genre d'endroit où on y trouve les secrets les plus intimes. Elle s'arrête dans une des chambres. Une chambre qui semble-t-il appartenait à un adolescent puis un adulte, les livres scolaires dans une bibliothèque et des vêtements d'adultes dans la penderie lui ont mis la puce à l'oreille. Eileen pris un livre, le plus délavé de tous, écorché et en piteux état : c'est le sien, ou du moins c'était le sien. Son livre des sorts et enchantements de niveau trois et il y a encore son prénom dessus... et ses petits dessins et le tic tac toe qu'elle avait fait avec Teignous quand ils s'ennuyaient. Elle affiche un doux sourire, elle a eu un ou une enfant qui a hérité ses livres scolaires, elle ne voit pas d'autres explications possibles. Plongeant dans sa contemplation de ses souvenirs, un bruit de porte la fait sursauter. Par Merlin ! C'est Tobias ? Son enfant ?

- Tobias ? Tobias ? Tobias, c'est toi ? Dit-elle en se précipitant dans les escaliers, prête à lui sauter au cou, mais elle s'arrête à temps, car devant elle se trouve un homme vêtu de noir. Elle recule deux ou trois pas en levant le livre qu'elle a gardé avec elle lors de sa descendante dans les escaliers comme seule arme de défense. Qui êtes-vous ? J'ai un livre, et je sais très bien viser ! Un des rares talents utiles qui lui sert uniquement dans les compétitions de bavboules. Elle plissa un peu les yeux, cet homme, il ressemble à s'y méprendre à son fiancé, mais plus vieux, mais surtout, il a grandement un air de famille avec elle. Eileen déglutit, elle lui redemande en baissant le bras. Dans un russe maladroit, elle lui répète : Qui êtes-vous ? ... La jeune fille connait la réponse au fond d'elle, mais elle refuse de croire en cette possibilité.


Severus Rogue
Severus RogueLénaic Asphodele
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début de soirée, impasse du Tisseur

Retrouver ses repères dans un monde qui est le nôtre sans l’être encore pour autant. C’était un fait que je peux comprendre pour le vivre depuis que je suis revenu d’entre les morts pour me retrouver dans un futur que je n’aurai jamais dû voir venir. Cependant, si je n’ai pas encore choisi de renouer avec mon passé, je ne suis pas non plus resté loin de celui-ci. Prendre la décision de travailler à Pré-au-Lard, retrouver une certaine forme de vie paisible dans un lieu non loin de Poudlard même si je ne peux pas y entrer, passer de temps à autre dans l’ancienne maison que j’occupais, celle de mes parents afin de retrouver certaines de mes affaires laissées à l’abandon… toutes ces choses qui font que je tente de retrouver une vie, et cela, même si Fullen est ma nouvelle vie désormais…

Ce soir, j’avais quelque peu enfreint les règles afin d’aller à nouveau à l’Impasse pour y prendre des livres. Je n’étais pas du genre à m’égarer, mais il me fallait retrouver des ouvrages pour faire des potions plus complexes, et cela, même si j’aurais pu aisément les accomplir de tête. Le pas silencieux, la mine grise, je m’aventure alors non loin de la rue moldue pour y retrouver la demeure des Rogue. Si je n’étais pas fier de mon paternel, j’avais conservé ce nom comme pour me souvenir d’où je venais et toutes les épreuves que la vie m’avait imposées.

En arrivant devant la porte, je constate que celle-ci est entrouverte. Loin de me douter de ce que m’attendait à l’intérieur, je sortais alors ma baguette par réflexe. Quel était celui qui avait choisi de fouiller ma vie et est-ce qu’il serait bon que je lui fasse payer son imprudence. Et si le Seigneur des Ténèbres avait à nouveau fait son retour, tout comme je l’avais fait ? L’idée de me retrouver à nouveau face à lui ne m’enchantait guère. Surtout maintenant que je savais le jeune Potter sain et sauf et parfaitement adulte. La pensée d’aller le trouver un jour afin qu’il réponde à mes nombreuses questions me traversa l’esprit, mais ce n’était pas le moment de se fondre dans des souvenirs et des espérances. D’un pas silencieux, je m’avançais dans la maison alors que ma baguette s’alluma sans que je n’aie à prononcer le moindre mot.

Avançant avec prudence, je fais malgré tout grincer la porte qui mène aux escaliers et alors que j’entends des pas qui s’accélèrent pour me rejoindre, je prends les devants et monte quelques marches pour pointer ma baguette vers l’intrus qui s’avère être une intruse. Mon geste se stoppe net en entendant le prénom qu’elle prononce, celui de mon père, mais également en entendant sa voix et en croisant son regard. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre qui elle est et ce qu’elle fait ici. C’est assez logique puisqu’il s’agissait de sa maison autrefois. Cela étant, elle semble plus jeune que dans mes souvenirs. Mes sourcils se froncent un instant lorsque je remarque enfin sa menace d’un livre avant d’avoir comme un mince sourire de fierté au coin des lèvres. Je conserve ma baguette vers elle puisqu’elle me permet d’éclairer l’escalier, mais je l’abaisse malgré tout pour lui prouver que je ne veux pas l’attaquer et que je ne suis clairement pas une menace. Elle me demande une première fois qui je suis et je sais par les ordres donnés du ministère que je ne suis pas autorisé à lui donner ma véritable identité. Alors que lui répondre… Et mon regard qui reste planté dans le sien, comme une étude approfondie de nos humeurs respectives et de nos affiliations. Je le sais, elle est ma mère. Je n’ai même aucun doute là-dessus, mais elle, est-elle seulement au courant – vu son jeune âge apparent – qu’elle est une mère, ou du moins qu’elle le sera dans un futur proche ?

A la place, je monte les dernières marches qui me séparent d’elle tout en prenant soin de conserver une vision d’elle. De toute manière, si elle me menace d’un livre plutôt que de sa baguette, je ne risque pas grand-chose. Et je passe, sans le moindre mot, à côté d’elle pour me diriger vers mon ancienne chambre. Celle que j’avais étant enfant et que j’avais conservé en devenant adulte. Je la regarde un instant supplémentaire avant de prendre le livre que j’étais venu chercher à la base et je le glisse dans ma poche, là encore sans prononcer le moindre mot. J’imagine fort bien qu’elle ne dira rien. Après tout, je l’ai toujours connu comme étant une femme effacée et sans la moindre once de méchanceté. D’ailleurs cette menace fortuite avec le livre en est la preuve. Finalement, je regarde la chambre avec une certaine nostalgie avant de prendre la parole :

« Je devrais vous poser la même question, mais il se trouve que j’ai la réponse pour ma part et que je ne suis pas enclin à vous dire qui je suis. Pourquoi le ferais-je ? Et que faites-vous ici ? Dans une zone non autorisée par le Ministère ? »

Hautain et méprisant, l’on ne se refait pas. Le ton que j’emploie est plus dur que je n’aurais voulu pour celle qui m’a mis au monde, mais je suis malgré moi partagé entre la joie de la retrouver et la rancœur qu’elle ne m’est jamais protégé par le passé.

Eileen Prince
Eileen PrinceOctavia Hastings
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(Carbonne-les-mines à l'impasse du Tisseur - 15/11/2021)


Eileen avait baissé le bras, l’homme en face de lui qui l’aveuglait un peu avec sa baguette finie aussi par baiser son bras. Quand il monta l’escalier, elle a eu un mouvement de recul pensant qu’il allait l’attaquer, elle s’en veut de ne pas avoir eu baguette à ce moment précis. D’ailleurs, elle n’a pas l’argent pour l’instant chez Ollivander. Ses yeux noirs perçants fixent cet homme qui semble avoir également hérité de la même couleur obsidienne que les siennes, ça se voit, c’est son fils, mais il a pris beaucoup de son père, de Tobias, la bouche et la forme de son visage. Eileen n’a pas eu le temps de détailler davantage, restant cloué sur place comme s’il lui avait lancé une colle perpétuelle sous les semelles de ses bottines, il passa à côté d’elle sans un mot. Elle hésita quelques secondes que faire, la seule chose à faire c’est de le suivre et tenter de grappiller des réponses qu’il voudra bien lui donner, mais vu l’homme austère qu’il est, la tâche risque d’être compliqué.

Eileen fixa cet “inconnu” en s’adossant de côté sur l’encadrement de porte, les bras croisés en fronçant les sourcils en se voulant se montrer, elle aussi, austère et mystérieuse. Elle en profita surement à le détailler dans ses mouvements, dans ses gestes, elle n’arrive pas à y croire que c’est peut-être son fils, dans la lumière de la pièce, qui est un peu plus éclairé, leur ressemblance est frappante. L’adolescente se voyait mère, on l’avait préparé toute sa vie dans l’optique de son devoir de bonnes épouses, comme toutes les jeunes filles au sang pur dans son époque ; faire beaucoup d’enfant, perpétuer le sang, toutes ses foutaises qu’elle était bien contente de ne plus en faire partie. Elle voulait des enfants, oui, mais loin des préceptes et d’idéologies des sangs-pur, elle voulait des enfants par amour et non par obligation. Séverine pour une fille, et Severus pour un garçon, leur terme latins pour “sévère” mais elle aime penser que ça viendrait de “Sève” qui évoque l'essence de la vie, le secret de la croissance… L’homme chauve-souris le coupa dans sa contemplation. Bien sûr, il ne se présenta pas, et il confirma même ses doutes en lui disant qu’il sait pour sa part qui elle est.

- Je pense savoir aussi qui vous êtes, et je ne suis pas non plus enclin à vous dire quoique ce soit de mon identité, mais… Elle fit une pause, cet homme l’intimide plus qu’elle ne le croyait, elle admire son côté sérieux de respecter autant les règles, mais d’un côté un instinct maternel (ou plutôt une curiosité intrigante) veut en connaitre un plus de ce fils dont la vie la semblait l’avoir rendue amère. Sans savoir qu’elle en sera la cause d’une grande partie de sa triste vie. On n’est pas obligé de tout se dire, on peut commencer par s’appeler par notre deuxième identité ? Je suis Octavia Hastings, Octavia qui signifie “huit” mais je ne suis pas né le huit août, ma grand-mère, elle, oui. J’ai repris son identité, c’est une des personnes que j’ai aimées le plus au monde, enfin si ce n’est la seule, je n’ai pas aimé grand monde. Elle a dévoilé plus qu’il en faut, mais tant pis, de toute manière, il sait qui elle est, et peut-être qu'Eileen du futur lui a raconté la personne formidable qu’était sa grand-mère. Et que vous le vouliez ou non, c’est aussi chez moi, j’étais sur le point d’emménager avec… mon fiancé. La jeune fille connait la réponse au fond d'elle, mais elle refuse de croire en cette possibilité. C’est extrêmement bizarre d’être en face de son fils qui a la quarantaine, voir plus, et elle ne sait pas où se situer niveau autorité. Non, elle n’a aucune autorité, il est majeur et elle, toujours adolescente, limite, elle a envie de lui tendre son autorisation de Pré-au-lard pour qu’il le signe. Je pensais le retrouver ici, je sais qu’on a changé d’époque, mais dans la mesure où il serait devenu… Trop vieux… et encore en vie. Pour des raisons égoïstes, bien évidement, mais elle n’a pas pensé une seule seconde que le “pauvre” Tobias risquerait de faire une crise cardiaque en la voyant. Et vous vous faites quoi ici comme ci c’était chez vous  ? Vous connaissez bien cette maison et cette chambre, c’est la vôtre ? Je reconnais certains de mes livres, enfin tous mes livres… je n'aurais jamais pensé retrouver mes livres de premières années, il doit avoir encore le dessin raté de cette morveuse de Druella Rosier, Alphard a tellement rit de la non-ressemble qu’il… oh ça ne vous concerne pas ! Avec Eileen adolescente, il n’y a pas besoin de recourir à legilimancie pour qu’elle se dévoile, elle le fait très bien toute seule.


Severus Rogue
Severus RogueLénaic Asphodele
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début de soirée, impasse du Tisseur

Être confronté à son passé le plus inavoué était quelque chose que je n’avais pas envisagé si tôt en allant chez moi, enfin plutôt dans la demeure familiale.  Cependant, je reste partagé et je ne parviens que difficilement à faire le tri dans mes idées et dans mes émotions. Être doué pour masquer ce que l’on ressent est d’une certaine utilité par moments et il est vrai que je suis devenu un expert en la matière, tant je suis devenu impassible au fil des années.

Mais retrouver sa mère, celle qui a donné la vie, celle qui d’une certaine manière a aidé à endurcir le cœur et l’esprit. Je lui en veux encore par moment tout autant que je suis reconnaissant qu’elle ait été ma mère. La voir armée d’un livre et d’une volonté certaine d’avoir des réponses pourrait me faire sourire, mais je garde parfaitement mes mimiques pour moi afin de conserver ma froideur plus naturelle et réconfortante pour moi. Avec le temps, je me suis rendu compte que je me plaisais dans cet aspect plus sombre et mystérieux de ma vie. Les gens ont tendance à poser moins de questions lorsque la réponse est un silence menaçant ou une réplique cinglante et cela m’a permis de garder mes pensées, mes regrets et mes aspirations entièrement secrètes jusqu’alors.

Je la contourne et coupe court à la première menace qui flotte sur mes vêtements, comme si ses paroles ne m’avaient guère touché. Pourtant l’entendre appeler Tobias, ce salopard de Tobias… Je sens ma mâchoire qui se contracte à la simple idée de croiser à nouveau cet homme. Peut-être que le sortilège de la Mort me voudrait une certaine forme de réconfort maintenant que je suis plus puissant que l’enfant chétif et frêle d’autrefois.

Une fois le livre recherché bien installé dans ma poche, je me hasarde à, malgré tout, engager la conversation. Une part de moi sait d’avance que je vais très probablement regretter cet instant, mais pourrais-je réellement repartir sans me retourner et sans avoir une parole agréable pour celle qui s’avère être une version jeune de ma mère ? Pourrais-je enfreindre les règles et lui dire qui est le véritable Tobias ? Lorsqu’elle reprend la parole, je relève mes yeux vers elle. Par Merlin, qu’elle est jeune… Un peu méfiante aussi, c’est une bonne chose.

Je penche légèrement le visage sur le côté comme pour l’encourager à poursuivre sa pensée, mais sans pour autant ajouter une quelconque parole. Seul mon regard insistant et légèrement curieux se pose sur elle. Et je l’écoute me parler de sa grand-mère, mon arrière-grand-mère. Une femme qui plaisait beaucoup à ma mère, je le sais. Elle me parlait d’elle pour me rassurer lorsque nous étions blottis l’un contre l’autre, attendant que mon père se calme et décuve son alcool. La nostalgie de ce souvenir me fait cligner plusieurs fois des yeux tout en déviant mon regard dans le vide. Ne pas montrer mes émotions, ne pas montrer ma vulnérabilité, rester stoïque et froid, comme toujours. Je reprends mon masque et mon visage impassible pour l’observer à nouveau :

« Je vois. »

Je déglutis en songeant à ce qu’elle comprenne la signification de mon identité, mais ma foi, il ne serait pas correct de la laisser davantage dans l’ignorance… Et puis, il s’agit malgré tout de ma mère… :

« Mon identité depuis mon arrivée ici est Lénaic Asphodele… Et avant que vous ne posiez la question, non, je ne viens pas de cette époque-ci… Je… »

Ma phrase s’arrête avant d’en dire trop. J’allais annoncer à celle qui m’a mis au monde que j’étais arrivé après ma mort. Puisqu’il est vrai que je suis mort assez jeune pour un sorcier. Trente-huit ans, c'est une courte vie lorsque l’on sait qu’un sorcier puissant peut devenir pluricentenaire. Cependant, il ne me vient pas à l’esprit d’en dire davantage sur son « fiancé » puisqu’il s’agirait alors de lui mentir sur qui il est véritablement et je ne suis pas certain de savoir me retenir. Mon père nous a fait tant de mal à elle et à moi-même que je ne suis pas certain d’être partial dans cette histoire. Autant ne rien lui révéler… du moins pour l’instant.

Je me retourne vers la bibliothèque de ma chambre ainsi que l’observation de toute la pièce lorsqu’elle me demande ce que je peux bien faire dans une maison que je considère comme la mienne alors qu’elle avoue avoir prévu d’y emménager après son mariage. Cette maudite demeure qui a abrité tant de mots durs, de coups et de cris de douleurs en restant silencieuse et implacable.

« … De la non-ressemblance avec le Demiguise qui était censé être représenté … »

Je marque une pause dans ma phrase et repose mon regard pour croiser celui de ma mère :

« Oui, je sais… Il se trouve que l'on me l’a déjà raconté… Cependant, cette personne, qui vous ressemble tant, n’est malgré tout pas la même femme que celle que j’ai en face de moi. Elle était plus discrète, moins bavarde et plus… meurtrie et malheureuse. »

Je déglutis, baisse les yeux un instant, une seconde avant d’avouer enfin :

« Cette femme, c'était ma mère. »

Eileen Prince
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(Carbonne-les-mines à l'impasse du Tisseur - 15/11/2021)


Lénaïc Asphodèle. La jeune adolescente réfléchit déjà la signification de ce prénom dont elle n’avait jamais vu personne porter ce genre de prénom. Par contre, Asphodèle, elle savait pertinemment que c’était un des ingrédients pour le philtre de mort-vivant, mais aussi représentant symboliquement un amour perdu. Ce qui est encore plus triste, c’est parmi les noms de fleurs à prendre, il avait choisi celui le plus triste, le plus mélodramatique, fleurs qu’on faisait en offrandes aux morts dans l’Antiquité.

- Ce n’est un nom de famille anondin, je suis désolée pour cet amour perdu… Enfin si c’est cela, parce que, c’est la seule plante qui sert d’ingrédient dans le philtre Mort Vivante, et ce n’est pas une potion très … joyeuse.

Cela ne fait aucun doute. C’est son fils, elle avait pressenti depuis le début, depuis qu’elle a plongé son regard dans le sien. Est-ce-que c’était une particularité de l’instinct maternelle ou quelque chose comme ça ? Eileen leva lentement les sourcils, le temps qu’elle assimile les informations et ne pas essayer d’être submergé par les émotions, elle aurait dû finalement accepter les cours d’occlumancie clandestins d’Avery dans leur salle commune. Déjà, il confirme bien que c’est son fils et quel fils ! Grand, imposant, énigmatique… comme son père dont elle ne fera pas un mariage très heureux, ça, elle n’arrivera pas pour l’instant à l’intégrer, encore perdu dans les brumes de l’amour qui inonde son cœur. Ce qu’elle aimait le moins, c’était que son enfant employé le temps du passé pour parler de son futur, donc elle en a déduit qu’elle était morte avant 2021, en étant morte malheureuse et meurtrie… par Tobias. Plus discrète et moins bavarde, Eileen a vraiment du mal à s’imaginer, toute son enfance n’a été que “reste calme”, “ne parle pas fort” et même Tobias lui disait que ça l’arrangeait bien qu’elle parlait pour eux deux… Qu’est-ce-qui y aura changé pour qu’elle devienne l’ombre d’elle-même ? Elle n’était pas sûre d’entendre la réponse. Ses yeux piquèrent, elle lutte vraiment de ne pas laisser se submerger par ses émotions, on n'étale pas ses émotions en public, lui répétait son père. (Sauf quand il s’agit de la colère). La jeune fille s’approcha de la bibliothèque pour éviter de trop le regarder, focalisant son attention sur les livres dont elle prend un au hasard, feuilletant à la va-vite et de reposer le livre avant de prendre celui d’à côté. C’était bizarre de sentir de la nostalgie alors que ça lui vient d’un passé relativement proche… La sixième année de Poudlard était pour elle que l’année dernière, ses manuels sont toujours vieillots et jaunis, affectés par le temps qui passe. Il manque dans l’étagère le manuel avancé de préparation des potions de sixième année, il y avait tous les livres sauf celui-ci, ça fait un trou dans la collection, c’est un peu frustrant pour son côté perfectionniste. La jeune fille ne posera pas toute suite la question, peut-être même qu’elle oubliera d’en parler. Elle se leva d’un seul coup, essuyant ses larmes naissantes d’un revers de sa manche, et lui parle d’un air sérieux mais avec un petit sourire.

- Et bien, Lénaïc, il est fort possible que je ne devienne pas une femme discrète, malheureuse, meurtrie et tous les synonymes de “malheur” et de “tristesse”. En fait, je suis un vrai moulin à parole, je ne peux pas m’empêcher, mère-grand disait que je n’avais pas d’amis à qui parler pour que je parle autant. Ce qui est sûrement vrai, je n’ai jamais réussi avoir des amis… même à cette époque. C’est assez difficile, parce que la moitié des élèves sont penchés sur une espèce de boite et ils se communiquent à distance où il regarde des gens coincés dans ces drôle de choses. Enfin pour te dire, que je n’arrêterais pas de parler, du coup, ici, tu n’es pas obligée de m’appelait Octavia, mais Eileen, ou Line, ou Linette, ça fait moins long et moins chrétien pour les moldus. Bien que j’aie vraiment très envie que tu me parles de mon futur, de ton passé, je ne le ferais pas… Je crois que le gouvernement magique a déployé des moyens de détecté si on commence à trop a fouiné dans le passé, enfin, ce qui est écrit dans ce magazine psychédélique du nom de “Chicaneur”. La Eileen de mon futur de ton passé est malheureuse, ? Je peux t'affirmer que je ne le serais pas, sauf si j’apprends que je ne serais pas acceptée en tant que Capitaine du club de Bavboule, ou si j'apprends que les pantalons est obligatoire à Poudlard et je ne serais certainement pas meurtrie, je suis plus costaud que j’en ai l’air, même si je n’ai reçu qu’un “Piètre” en DCFM, et j’ai déjà giflé un Gryffondor, un malotru bruyant qui m’a sifflé dessus comme si j’étais un bout de viande. Eileen soupira de bien-être, elle a réussi à chasser le début de tristesse, maintenant, elle en sait plus et n’a pas besoin d’avoir les détails. Déjà un, elle n’arrivera pas accepter la vérité et deuxièmement, Eileen était encore cette adolescente au cœur pure et vaillante, inspiré d’une promesse d’un futur radieux qui était à elle de tracer à sa convenance. Ce futur, elle tâchera de le rendre meilleur et dans ce rôle de mère improvisée, elle sentait déjà un amour et un devoir d’accomplir là où l'Eileen du futur à échouer. Je sais qu’elle n’est pas obligée, mais elle avait envie de se “rattraper”, s’il était tout aussi malheureux que son elle du futur, c’était son devoir de maman de rattraper cela, dans la mesure du possible et en respectant les limites que Lénaïc voudra imposer. Peut-être que la Eileen meurtrie ne t’a sans doute pas raconter grand-chose de sa vie, je suis prête te la raconter pour elle.
Severus Rogue
Severus RogueLénaic Asphodele
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début de soirée, impasse du Tisseur

Donner mon identité, présente ou passée, était, dans tous les cas, un moyen de donner des informations sur ma personne. Dans le cas présent, mon prénom était une variation du prénom de ma mère et mon nom de famille était en hommage à Lily. Pour toujours et a jamais ma Lily. Et c’est précisément cela que ma mère – ou plutôt la femme qui se trouve en face de moi et qui lui ressemble – retient de ma révélation identitaire. Mon regard se pose sur elle lorsqu’elle évoque l’amour perdu et je déglutis en silence, posant sur elle un regard plus lourd de sens que je ne l’aurais voulu, mais dès lors que l’on ne fait ne serait-ce qu’évoquer Lily, je perds encore et toujours mes moyens. Pour toute réponse à cette… femme, je la regarde en espérant qu’elle comprendra, au travers de mes yeux, que tous les mots du monde ne valent pas forcément la peine d’être dits.

Et ce n’est qu’au bout de quelques secondes, comme suspendues dans le temps je me détourne finalement d’elle pour me reprendre et remettre ce masque invisible qui camoufle si parfaitement toute émotion qui pourrait me trahir.

Ce n’est que lorsqu’elle évoque son futur qui est désormais dans le passé ou même cette maison qui n’est pas encore la sienne pour elle, mais qui appartient à mon propre héritage familial que je ne réagis en terminant ses paroles. Je connais l’histoire qu’elle évoque et j’en sais des détails que seule une personne dite de confiance ou même suffisamment proche pouvait connaitre. Cependant, j’entreprends d’en révéler davantage. Peut-être parce qu’une part de moi est en proie à la douceur d’une mère, même si elle est bien trop jeune pour connaître la joie de la maternité, elle n’en est pas moins l’une des deux personnes que j’ai aimées dans toute ma vie. Et même si je ne peux pas tout lui dire pour son cher et tendre fiancé, à ma façon, j’ai cette volonté de la mettre en garde sur la femme que j’ai pu connaître. Une manière comme une autre de protéger la jeune demoiselle qui est en ma présence.

Lorsqu’elle se retourna pour cacher ses propres émotions, je me tournais vers la fenêtre, par respect pour elle. Je conservais le silence puisque selon moi, j’en avais suffisamment dévoilé, mais elle reprit finalement la parole et je me retournais vers elle dès lors qu’un son sorti à nouveau entre ses lèvres. Je l’écoute en silence. Il est vrai qu’elle est bien différente de la femme que j’ai connue. J’en viendrai presque à me demander comment elles peuvent être à ce point différentes avant de me rappeler les échos des cris de mon père sur nous. Je déglutis à nouveau avec plus de difficulté cette fois-ci. Eileen ? Ce prénom… personnellement, je l’appelais « mère » mais à cette demoiselle, je sais qu’il ne me sera pas possible de l’appeler ainsi… Cela serait véritablement compliqué pour moi.

Elle arrive à me soutenir qu’elle ne deviendra pas comme la femme que j’ai connue, mais j’ai tout le mal du monde à la croire. Difficile de penser que ma mère qui semble-t-il était ainsi avant d’être avec mon père, alors si le changement a été aussi radical, c'est qu’il a dû faire beaucoup de mal. Par il, je n’ai qu’une seule personne en tête et fort heureusement, il n’est pas ici… J’ose espérer ne jamais recroiser sa route… enfin… Si une personne comme Eileen Prince a pu arriver ici dans une version bien plus jeune que celle que j’ai connue, est-il possible je le recroise lui également dans un futur plus ou moins proche ? L’idée me donnerait presque la nausée ou l’envie de l’exterminer d’un simple sort. Mais la réalité et le présent me ramène à la raison et je suis contraint de conserver ce même regard sur Octavia ou Eilleen…  

« Si vous le dites… Mais permettez-moi d’en douter ? Ou tout au plus d’attendre des preuves avant de constater cela. »

Je ne peux jurer de rien, mais je sais que l’espoir est la plus grande des souffrances. J’ai longtemps été nourri par l’espoir et j’en ai tant souffert qu’aujourd’hui, je préfère penser qu’il n’y a plus d’espoir pour une fin heureuse, qu’elle soit pour moi ou pour quiconque qui me soit proche. L’espoir est un venin dont on ne guérit jamais vraiment.

Et pourtant, cette… femme… Cette Eileen… Elle représente, sans le savoir, un espoir certain. Comme une flamme qui se rallume dans l’ombre de mon âme alors que je pensais que seul la nuit et le néant pouvaient s’y infiltrer. Elle rallume cette lueur, cette volonté de retrouver un être cher et qu’une potentielle seconde chance me soit octroyée.

« Je n’ai jamais été doué pour me faire des amis non plus… »

Je révèle ce fait d’une voix solennelle, presque tendre, comme si je lui dévoilais un point commun, bien que cela soit une vérité difficile à comprendre. Mon regard se pose sur elle et je croise ce regard si tendre, si lumineux, si enclin à vouloir me sortir de ma noirceur. Cette obscurité qui a été mienne pendant tant d’années et qui est tout ce que je connais et ce que je représente. J’ignore si je suis prêt pour ces changements, mais je sais également que mon retour dans cette réalité est une seconde chance offerte par le destin. Et si elle était le signe que j’attendais. Le signe que j’ai le droit d’avoir cet espoir. Le signe que j’ai l’autorisation d’être heureux.

« Je… Parler de moi, de mon passé, de vous… Même si c’était autorisé… C’est quelque chose qu’il m’est compliqué de… Je ne suis pas le genre de personne très loquace… Le temps, la mort et les guerres ont détruit le jeune homme innocent et taquin que j’étais autrefois. »

Eileen Prince
Eileen PrinceOctavia Hastings
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(Carbonne-les-mines à l'impasse du Tisseur - 15/11/2021)
Elle avait déjà vu des hommes aux regards tristes, aux yeux vides, des yeux qui n'ont plus de réservoir de larmes pour avoir tant pleurer. Elle avait vu des soldats pleurer pour des camarades mort dans les champs de bataille. Elle avait vu son père pleurait pour la mort de sa mère. La tristesse c'est facile, on pleure, on casse, et on peut la vaincre. Pleurer un bon coup, vider le coeur qui déborde de chagrin. Non, il y a des hommes comme des femme ressentent bien pire que de la tristesse : la mélancolie. Cette maladie qui tue à petit feu. Celle qui avait inspiré tant de romantiques du XIXe siècle, amoureux de la mort et fasciné par son baiser. La mélancolie.  

- Le deuil, ce n'est que de l'amour qui refuse de s'éteindre... Son regard se perd un peu dans la pièce, avec un petit sourire triste.

Sur une note un peu plus légère, il ne croyait pas quand elle affirma avec d'ardeur qu'elle ne deviendrait pas la "mère négligente" du futur qu'a connue son vieux fils. La jeune fille avait toujours aimé les défis, une Gryffondor cachée sans vraiment se l'avouer. Elle va le prouver. Commen ? Elle n'en savait trop rien pour le moment. Les yeux de la brune reposa ses yeux sur la bibliothèque mais cette fois-ci sur des livres de potions complexes et de livre obscurs de magie noire, pourtant elle n'avait pas le souvenir de les avoir acheter ce genre d'ouvrages.

Elle n'avait pas d'avis très tranchée sur la magie noire en réalité, c'est comme pour tout ; cela dépend de l'usage et de ce qu'on en fait. A Drumstrang ou même Mahoutokoro, les élèves apprennent des sortilège que Poudlard jugerait comme dangereux, donc magie noire. C'est aussi des ouvrages qu'un sorcier lambda ne possède pas dans une bibliothèque de sa maison, et Eileen est soulagée : son fils est aussi atypique et original qu'elle. Sauf, dans l'éventuelle qu'il a utilisé cette magie non pas pour un but pour se défendre mais pour faire du mal à autrui/

- Je n'ai aucun endroit où aller, sauf ici... dit-elle d'une voix un peu triste en regardant la pièce comme pour essayer de trouver quelque chose qu'elle n'a pas encore découverte.

Eileen releva ses yeux obsidiennes vers son vieux fils avec un petit sourire. Je meurs de faim ! Tu veux que je te prépare quelque chose ? Je peux préparer un petit râgout vite fait, il faudra que je fasse des courses avant. ... A moins que tu as autre chose important à faire, je comprendrais. En tout cas, comme je te l'ai dit, je ne bougerai pas d'ici... jusqu'à la rentrée.
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