Comme il l’avait souvent vu faire, le chat appuya sur la racine noueuse sur Saule Cogneur pour se frayer un passage dans le souterrain.
Cela semblait être devenu une habitude, devenir quasiment mécanique. Deux nuits qu’il squattait désormais cette cabane et qu’il profitait du lit cassé qui lui fichait un mal de dos horrible en se réveillant le matin.
Deux nuits surtout qu’il ne revenait pas à Fullen et qu’il maugréait en pensant à Sirius, Sirius qui leur préparait pourtant de bons petits plats (enfin il essayait) et tentait d’être presque agréable avec lui.
Regulus ne voulait être agréable avec personne ; il se sentait prisonnier de cette nouvelle vie, de ce nouveau siècle et ce n’était que pire une fois rentré à la maison. Il ne le dirait sans doute jamais à Sirius, mais le problème n’était pas leur rencontre, c’était le fait qu’on lui confie sa garde, comme s’il était irresponsable, juste un gamin à surveiller. Il l’avait accepté pendant des années de ses parents, malgré les dérives qu’on avait pu connaître, c’était inacceptable de la part de son frère aîné.
Le jeune Black avait glissé dans son tout nouveau refuge quelques livres, des feuilles de papier, de l’encre ; ainsi il ne s’ennuierait guère, pensait-il. Du passage secret, il finit par atterrir dans la cabane et retrouver ses précieux documents. Là, il soupira enfin, se transforma enfin et déballa un précieux casse-croûte de son sac, demandé aux Elfes de maison des cuisines de Poudlard. Ils l’auraient bien caché, mais Regulus refusait qu’ils prennent autant de risques pour lui – la menace d’Azkaban citée par Sirius hantait toujours ses pensées.
La lecture semblait l’apaiser tout autant que mâchouiller le sandwich. Il s’agissait d’un livre sur l’histoire des objets remplis de magie noire, ceux qu’on avait détectés et où ils avaient été stockés. C’était intéressant même si un poil ennuyant pour le commun des mortels, s’agissant la plupart du temps de listes un peu rébarbatives. Au pied du lit, il y avait Vacances avec les harpies de Lockhart en bas du lit, rapidement lu (sans doute un récit assez haletant, allez savoir). Regulus bailla. Il devait faire nuit désormais, il aurait donné bien des choses pour installer une douche dans cette cabane, mais à défaut, il s’étira surtout sur le lit, manquant visiblement de sommeil.
Ce dernier ne tarda pas à le trouver et il commença à ronfler doucement.
