Comme si tu étais là. | Evan

Il ne savait pas exactement pourquoi il s'était retrouvé dans cette situation, ni les conséquences dans son futur proche.

« Ouais je sais, c'était une idée à la con. »

Il avait mal aux phalanges, ses yeux piquaient, il y avait sur sa veste quelques gouttes d'un liquide vermeil qui ne lui appartenait pas. Sur sa joue, une trace de coup, sa peau était légèrement coupée, une trace rouge vive sur le blanc ; sans oublier un oeil qui avait l'air d'avoir pris un coup, sans doute au beurre noir pour le lendemain.

« Je sais, par Salazar que c'est une idée à la con !!! »

Il y avait son souffle, erratique et puis les mouvements de ses bras, son poing contre le nez de l'autre, les craquements et les cris.

L'autre semblait être incapable de faire autre chose que crier depuis qu'il lui avait éclaté la manière – il faisait bien moins le fier maintenant. C'était une chose que Barty avait déduit de lui-même lorsqu'il avait croisé ce moldu trentenaire dans une rue d'un quartier louche de Londres. Pas ceux de banlieue, un de ces endroits pourtant fréquentés par les touristes en pleine journée et qui était relativement bien fréquenté.

Il avait cru entendre quelque chose qui ne lui avait pas plus. Tout était dans le « avait cru », Barty croyait entendre beaucoup de choses, peu étaient réelles.

« MAIS OUI JE TE L'AI DIT ! »

Elles étaient là, intangibles et éphémères devant ses yeux avaient de s'effacer ; cruauté de la mort. Le type n'était pas mort, il était assommé. Avec une baguette, il aurait crié bien plus longtemps, il aurait fait preuve de bien plus d'imagination.

« Il t'avait insulté. »

Avec une baguette, il lui aurait fait regretté d'être venu au monde, il aurait appelé sa mère et chaque génération de membres de sa famille pour prendre sa place. Barty n'était pas fou, il était juste sous l'eau : il savait que s'il utilisait pareil matériel, les Aurors se dépêcheraient de l'arrêter. Utiliser des méthodes moldues le répugnaient, mais c'était utile.

Barty abandonna l'homme sans aucun regret, lui jeta un maléfice d'Oubliettes qui lui ferait oublier les formes du visage de celui qui venait de s'en prendre à lui. La police parlerait de traumatisme dû à l'agression ; parfaite excuse.

Ainsi, Barty Croupton Jr sortit de cette ruelle si bien cachée – et pour cause, il avait limite traîné l'homme dans un local à poubelles, pour se glisser parmi les passants du quartier de Camden.

« Je sais, tu veux de nouvelles fringues. C'est la dèche en ce moment, prends ton mal en patience, Evan. C'est pas écrit Sainte Mangouste ici. », dit-il, tournant légèrement la tête vers la droite, à un personnage qui n'était, a priori, pas là.

Evan avait toujours cette sensation fantôme… Cette douleur sourde qui lui rappelait qu’avant d’être ici, il avait été tué. Il n’avait pas été surpris que les Aurors lui tombe dessus et bien sûr… Cette fois-ci, il s'était rendu. Il avait subi un interrogatoire forcé et Evan avait bien cru qu’il finirait à Azkaban. On lui avait confisqué sa baguette, il aurait pu aller chez Ollivander pour en avoir une autre, mais quel intérêt ? De plus, il était capable de faire de la magie sans baguette, donc s’il le souhaitait vraiment, il n’était pas obligé de vivre comme un vulgaire Moldu. Le véritable problème, c’est qu’Evan se laissait aller, sans ses amis, il n’était rien.

Il était devenu mannequin par ce qu’une sorcière lui avait dit qu’il avait le physique pour ça. Pourquoi pas, de toute façon, c’était un travail comme un autre. Le jour, il était mannequin et la tombée de la nuit, il était escort boy. Il était payé pour être vu au bras des demoiselles et damoiseaux très riches. Comment ne pas en profiter quelque peu n'est-ce pas ?

Evan était tout droit sortie d’un shooting lorsqu’il l’aperçut. Au début, il avait pensé à une hallucination. Par ce qu’il était certain que ce n’était pas Barty, mais un mauvais tour de son esprit. Cependant, à mesure qu’il s’avançait en regardant le garçon faire… Il comprit que ce n’était pas le fruit de ses délires constant. Non, son ami, l’homme qu’il aimait, se trouver là-devant lui. Il semblait mal en point, qu’est-ce qui lui était arrivé ? Il pencha la tête sur le côté en l’écoutant dire que ce n’était pas sainte mangouste, bien sûr que non, il le savait. Il n’était pas suffisamment défoncé pour confondre les deux.

Il s’approcha lentement pour ne pas brusquer son ami et également par ce qu’il était certain que s’il ne faisait pas attention, le mirage allait disparaître... À cette distance, il pouvait mieux voir le visage de son compagnon.

- Je n'ai pas besoin de fringues mec. Mais toi oui, d’une douche par ce que tu pus, c'est une infection. Tu as enlacé une poubelle ou quoi ? Qu’est-ce qui est arrivé à ton visage ?

Evan avait besoin de voir s’il était réel, par ce que… c’était logique, n’est-ce pas ? Il posa sa main sur l’épaule de son ami, la serrant légèrement avant de porter son attention sur son visage.

- Tu es réel…

Il ouvrit la bouche, mais la refermera, son cœur se serrant à mesure qu’il se souvient de sa propre mort. Est-ce qu’il lui pardonnerait d’avoir perdu ? D’avoir été faible ? Au moins, il avait ravagé le visage de ce connard d’Auror.

Il était là et c'était presque une consolation. Il lui répondait parfois comme il l'avait fait hier ou avant hier, les conversations s'interrompaient parfois ou devenaient légèrement illogiques, mais elles avaient le mérite d'exister.

Barty s'interrompit dans sa marche pour contempler Evan dans toute sa splendeur.

C'était comme s'il n'était jamais mort, que ses poignets étaient intacts, qu'aucun morceau de son corps n'ait jamais été dévoré par les vers. Il sursauta lorsque la main de l'autre garçon toucha son épaule.

C'était trop réel, il ne voulait pas s'y attacher, ça faisait mal, après. Ce n'était que son esprit qui lui jouait des tours, comme il y avait deux semaines ou il y avait quelques mois.

« Va t'faire foutre, connard. », grogna-t-il au sujet de son visage ou de son odeur corporelle. « Les sangs de bourbe sentent fort, pas ma faute, je rentre. Me fais pas le même coup qu'il y a deux semaines, t'as dit pareil, connard. »

Il avait envie de le toucher, il avait envie de l'enlacer, il avait envie d'y croire, mais ce n'était pas logique.

Pourquoi Evan Rosier le trouverait-il en plein quartier de Londres, lui qui haïssait les sang de bourbes au moins autant que lui ? Pourquoi l'aurait-il trouvé parmi cette foule et comment ? Ce n'était pas logique, ce ne pouvait pas être Evan Rosier, la seule chose qui fit vaciller sa foi, ce fut le fait que Evan semblât si réel.

Qu'il y avait des os sous sa peau, qu'elle était légèrement tiède, qu'il y avait des sensations contrairement aux autres fois. Son souffle devint légèrement erratique mais sa main resta sur la joue d'Evan.

Il ne pleurerait pas, non, en revanche, il ne comprenait pas. Sa respiration s'accélérait, il perdait conscience du lieu qui les entourait, du public, des moldus.

Il n'y avait qu'Evan.

« Rosier, t'es dur envers moi. Fiche-moi la paix, t'es mort. C'est horrible ce que tu fais, tu sais. »

Sa main ne l'avait pas quitté, encore, il attendait que la silhouette disparaisse d'elle-même.

« Tu sens bon. »

En l’observant, Evan s’était dit que Barty allait bêtement partir et le laisser là. Par ce qu'il semblait en avoir l'intention. Ce qui aurait pu être normal, après tout son ami était sûrement incapable de croire qu’il était vivant. Mais il était bien là, à quelques centimètres de lui, caressant l’espoir que tout ceci soit réel. Que ce ne soit pas quelque chose qu’il avait consommé qui le faisait délirer. Il n'a pu s’empêcher de sourire amuser, lorsque Barty lui dit d’aller se faire foutre. Il avait eu envie de lui répondre par son habituel « Quand tu veux mec. » Cependant, Barty poursuivis en lui disant que c'étaient les sangs de bourbes qui sentaient fort.

La curiosité le frappa lorsqu’il mentionna que ça faisait deux semaines qu’il lui faisait le coup. Certainement pas non, c’était la première fois qu’il voyait réellement son ami, autrement que par ses hallucinations. Alors comment aurait-il pu le tourmenter pendant deux semaines ? Il n'était pas ignoble à ce point et surtout pas pour lui. Il était prêt à torturé n'importe qui mais pas son compagnon.

Sa main sur l’épaule de Barty serra un peu plus, pour essayer de faire comprendre à son ami qu’il était ici, qu’il était bien réel. Il ne savait pas comment réagir, par ce que celui qui comptait le plus pour lui, semblait perdu entre réalité et ses délires. Il sentit sa gorge se serrer et ses yeux s’humidifier. Il n’avait pas le droit de pleurer, par ce qu’il ne voulait pas paraître faible devant Barty. C’était bien la dernière chose qu’il voulait montrer à cet homme qu’il admirait depuis toujours.

- Je suis mort… À notre époque, c'est vrai… Je suis désolé... D'avoir perdu.

Il posa sa main libre, sur celle de son ami, savourant la chaleur de sa paume contre sa joue. Il se sentait heureux d'avoir une deuxième chance d’être auprès de lui. Il rit à ses mots, bien sûr qu’il sentait bon. Ça aurait été ennuyeux de sentir mauvais pour un shooting photo.

- Je suis vivant Barty… C’est bien moi…. Tu ne délires pas…. Je te promets… Je suis là.

Sa voix se brisa, mais Evan fit de son mieux pour essayer de combattre l’envie de pleurer. Il ne souhaitait pas décevoir Barty, il avait déjà perdu face à un foutu auror. S’il pleurait devant lui maintenant, il allait certainement se rendre compte que Rosier n’était pas aussi fort qu’il l’avait prétendu. Et s'il ne voulait plus de lui après ça ? Le blond n’était pas certain qu’il pourrait le supporter, pas après l’avoir retrouvé.

Les mots de Barty étaient durs, toutefois ce n'était pas surprenant, il avait l'habitude. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était ce qu'il voulait dire par le fait qu'il avait pué le mort pendant des jours... Est-ce que son compagnon avait été suffisamment fou pour prendre son cadavre avec lui ? Bon sang. Non ! Il fit une légère grimace en secouant la tête de manière désapprobatrice. Ce connard d'Auror ne pouvait pas le brûler ou faire disparaître son corps non ? Il avait fallu que Barty tombe dessus et qu'il fasse quelque chose de totalement insensé. À présent, il comprenait mieux l'état psychologique de celui-ci. Déjà qu'il n'était pas très sain d'esprit, le fait de traîner avec un corps en décomposition n'avait sans doute pas aidé son état.

Il ne savait pas quoi dire de plus pour le convaincre qu'il était bien là. Surtout si Barty le voyait à travers des hallucinations. Comment pourrait-il différencier ce qui est vrai de ce qui est faux ? Il essaya de réfléchir à une solution pour lui prouver qu'il était bien là, juste à quelques centimètres de lui. Qu'il ne partirait pas cette fois-ci. Pas à présent qu'il l'avait retrouvé !

Evan regarda avec curiosité son ami qui venait de traverser la distance qu'il restait entre eux. Il l'avait regardé avec curiosité, sans comprendre ce qu'il cherche à faire. Avant même qu'il ne puisse réagir, il vit Barty ouvrir la bouche et sortir sa langue, il sentit le membre humide lécher son visage et étaler sa bave partout. Il resta là, abasourdi, par ce qu'il ne s'était pas attendu à ça. Le jeune mannequin fit une grimace de dégoûter, sentant la partie qu'il avait léchée terriblement humide, il avait l'impression d'avoir reçu un coup de langue donné par un chien bien baveux. Evan cligna des yeux, observant Barty sans savoir comment réagir. Bon cela aurait pu être pire, il aurait pu se retrouver les fesses à l'air avec un Barty très enthousiaste de voir s'il était vivant par une bonne baise. Ça ne l'aurait certainement pas dérangé, mais il n'était pas suffisamment fou pour se faire arrêter pour attentat à la pudeur.

Il serra son compagnon contre lui, alors qu'il s'était jeté dans ses bras. C'était peut-être trop, il avait l'impression de suffoquer, d'étouffer même. Mais pouvait-il lui en vouloir ? Non, jamais. Il soupira de bonheur, nichant sa tête contre son épaule en essuyant l'humidité de sa peau contre les vêtements de Barty. Le blond sentit son coeur se fendre en se rendant compte que son compagnon pleuré. Il y a bien une chose qu'il fait rarement, c'est ça. Alors Evan le serra davantage contre lui, caressant ses cheveux, nichant son nez dans son cou pour y déposer un baiser.

- Tout ce que tu voudras... Tant que tu prends une douche. Par ce que c'est horrible. Je vais finir par mourir dans ton parfum spécial poubelle d'été. Et la prochaine fois, évite de te comporter comme un chien galeux. Merde... Barty... Tu m'a tellement manqué... Restons ensemble pour toujours...

Il y avait quelque chose dans son souffle, dans sa présence qui le rassurait et lui disait que tout irait mieux, maintenant.

Tout ira mieux, maintenant.

Retrouver ses mains et son souffle, toucher sa peau, la même qu'il avait toujours touchée en l'appelant « son meilleur pote » pendant des heures durant, des années même. Le prendre dans ses bras la nuit, l'embrasser « les meilleurs potes font ça » ou juste s'appeler respectivement « chéri ».

La mort d'Evan l'avait complètement détruit. Il avait tout d'un coup eu l'impression de se retrouver submergé sous des kilomètres d'eau, perdant la capacité pourtant innée à respirer. Sans Evan, Barty n'était rien, il ne l'avait découvert qu'à ce moment. Un monstre capable d'actes horribles, agissant de manière automatique. Sans Evan, il n'était pas lui-même : moqueur, provocateur, manipulateur, charmeur. Il n'était juste rien.

La chaleur d'Evan et l'humidité de sa joue témoignaient de sa présence ; il sentait bon. Les pleurs de Barty se calmèrent, il prit une nouveau bouffée d'air d'Evan, la meilleure des toutes (chacune serait la meilleure)

« Tu te répètes, ma Rose. T'as pas aimé la léchouille ? On va y aller, attends. »

Il prend une nouvelle respiration d'Evan, encore la meilleure puis se décolle légèrement de lui. C'est si dur, mais il ne sera jamais loin, maintenant. Il ne lui lâche pas la main puis commence à marcher en sa compagnie.

Barty a un appartement dans le coin : ce n'est pas le grand luxe, mais c'est son chez soi. Les moldus qui y habitent sont partis en vacances depuis un moment déjà, il sait qu'ils devraient rentrer dans deux mois environ. Pour une fois, il fait ça de manière légale : Barty a un contrat avec eux, il vit dans l'appartement, s'occupe des plantes et des animaux en échange du logement et d'un maigre pécule.

C'est presque satisfaisant, il se sentait presque stable.

Rapidement, Barty s'arrêta pour ouvrir une grande porte d'entrée et tirer Evan dans une cage d'escalier luxueuse. Eut un petit rire qui contrasta avec les larmes qu'il avait pu avoir plus tôt et l'embrassa soudainement.

« T'es parfait. Promis je vais me doucher. Me dis pas de nouveau que je pue. De toute façon, toi et moi on sait que tu ne me quittes plus. »

Il ouvrit l'appartement, dit bonjour au chat, un félin tout à fait noir du nom de Salem, puis se dirigea vers la salle de bain, s'effeuillant sans gêne, comme s'il avait toujours été avec Evan, même le jour d'avant.

« C'est le luxe, ici. Faut bien savoir profiter du système moldu, tu crois pas ? », il le tira jusqu'à la douche, ne vérifiant même pas si Evan était habillé ou pas, puis entra dans la douche, un truc de luxe avec divers degrés pour faire des massages et tout. L'eau commença à couler, chaude et l'odeur de poubelles commença à s'estomper, Barty soupira de bonheur.

Evan était vivant, putain de vivant, il était là devant ses yeux, si vivant.


« T'es beau. Je t'aime ma Rose. »

Il n’avait pas tort sur le fait qu’il se répétait, mais il voulait être sûr que Barty est compris que ça devenait urgent qu’il se douche. À présent, il n’était pas contre l’idée de la prendre avec lui. Surtout avec la bave qu’il avait sur sa peau. Il est certain que cela ne poserait pas de problème dans un lit, mais dans cette situation, ce n’était ni sexy, ni glamour. C’était poisseux et il aurait préféré être embrassé que lécher. Pourtant, il devait admettre que son interlocuteur aurait pu être très brutal pour se rendre compte s'il était réel ou non. Donc, il était préférable de s'en contenter.

- Pas quand tu me lèches comme ça Barty… On dirait un chiot qui a bavé partout. Soupira Evan amusé malgré lui.

Enfin, c’était bien mieux que de se prendre un poing dans la tronche où un sortilège interdit. Lorsqu’il s’éloigne finalement de lui, il eut envie de se jeter dans ses bras pour ne jamais perdre sa chaleur. Mais ça ne semblait pas dans les plans de son compagnon, en le voyant le visage de Tyty abîmé par les larmes, il sentit son cœur se serrer. Se maudissant d’être celui qui avait fait couler les perles sales des yeux si parfaits de l’homme qu’il aimait.

Il avait serré sa main dans la sienne, entrelaçant timidement leurs doigts. Les joues d’Evan chauffèrent, virant à un joli cramoisi. Il se sentait si vivant. Il savait qu’il serait jugé par de nombreux passants, mais à cette époque, ils avaient plus de droits et ils en étaient si heureux. Il l’avait suivi silencieux, sans même savoir où il allait les conduire.

Il avait été assez impressionné par le bâtiment, entrant avec lui avant de l’entendre rire et d’être embrassé. Putain… C’était suffisant pour faire fondre le cœur et le cerveau de ce pauvre blondinet, qui n’avait rien à dire à part sourire de manière béa. Il avait ce pouvoir sur lui, celui de le rendre aussi fondu qu’une guimauve près d’une flamme. Il le suivit à l’intérieur de l’appartement, surpris de voir un chat qui ressemblait presque à la forme d’animagus de Regulus, il ne lui manquait plus que la couleur de ses yeux, par ce qu'elle n’était pas la bonne.

Il referma la porte d’entrée derrière lui et salua le chat avec quelques caresses, lorsqu’il remarqua que Barty se déshabiller. Il se redressa pour en faire de même. Il était décidé à prendre sa douche avec lui et en vue de la façon d’on t’il fut tiré vers la salle de bain, Tyty en avait envie autant que lui.

- C’est vrai, c’est vraiment beau…

Il le suivit sagement jusqu’à la douche, il entra après lui, admirant l’eau qui coulait sur la peau de son amant. Comment faisait-il pour être aussi beau ? Evan sentit ses yeux piquer. Sa gorge se noua en l’entendant lui dire qu’il l’aimait. Sans même pouvoir se contrôler, le blond étouffa un sanglot. Il se jeta dans les bras de celui-ci, le serrant aussi fort qu’il le pouvait. Ses épaules secouées par ses pleurs.

- Je t’aime tellement… Idiot…

Il se recula suffisamment pour venir écraser sa bouche contre la sienne, il se fichait bien d’être pathétique et pitoyable. Il savait que devant lui, il pouvait se laisser aller à ses faiblesses. Il était un des seuls à le voir dans ses moments aussi vulnérables et l’inverse était également le cas.

- Je t’aime tellement… Si tu me quittes, je te traquerai et je t’attacherai dans ma cave jusqu’à ce que tu n’aimes que moi… Putain… Tu m'as tellement manqué !

Ça lui faisait quelque chose, que de retrouver la chaleur d'Evan après tant de mois, peut-être d'années, à se morfondre.

De croire pendant quelques secondes que sa stabilité mentale serait vite retrouvée grâce à sa présence, même s'il savait pertinemment qu'il l'avait perdue depuis longtemps. Fut un temps, s'ils s'étaient couru l'un après l'autre comme ça dans la douche, même à Poudlard, Barty en aurait déduit qu'il voulait juste une bonne baise et se serait exécuté avec ferveur.

Non pas qu'il n'en avait pas envie à présent, mais que les larmes dans les yeux d'Evan, la force de ses baisers et ses mains, tout le remuait et lui hurlait de faire attention à sa rose, lui parler et lui jurer qu'il ne partirait pas de sitôt.

« Ssh. Me dis pas ça. », chuchota-t-il, tentant de faire preuve d'humour sur quelque chose qui n'en demandait pas. « Tu sais très bien que je serai capable de le faire, juste pour le plaisir d'être enfermé par toi dans cette cave. »

Il frotta sa tête à la sienne.

Depuis le début, il n'y avait toujours eu qu'Evan et lui. Leurs bêtises communes, parfois un peu limites, celles où ils en venaient parfois aux sortilèges contre d'innocents gamins de Poudlard « pour se défouler », qu'ils disaient. Ils n'avaient jamais été chopés, ils excellaient dans le sortilège Oubliettes.

Il y avait aussi eu l'épisode Mangemorts où les sorts interdits avaient été prononcés trop de fois pour être quantifiés. Barty avait donné la mort, sans doute ne l'avait-il pas encore fait lorsqu'Evan était encore en vie, il ne se souvenait pas. À l'époque, il considérait ça comme un petit jeu, un défi contre l'autorité parentale, un moyen de rejoindre ses amis adorés.

« Tu as la peau si chaude. », il l'embrassa à son tour, il aimait sentir l'eau ruisseler contre sa peau, on avait beau dire ce qu'on voulait sur les moldus, cette invention était vraiment géniale. Alors, lui, il prit Evan contre son torse et le serra fort contre lui : c'était la seule chose qu'il pouvait faire pour le consoler, être présent. Il l'avait déjà fait de trop nombreuses fois pleurer.

« Ma Rose. Je serai toujours là, tu sais. Je me pose de nombreuses questions aussi, je n'aurais jamais imaginé te revoir, j'étais complètement perdu, je le suis sans doute encore un peu. Tu sens si bon, tu sais. Il y a tellement de personnes que nous devons retrouver. », il ne pouvait pas s'empêcher de parler, c'était Barty, c'était trop tard, la machine s'était mise en route et, un peu paniqué, il ne pouvait pas s'empêcher de parler, de plus en plus vite. « Il y a Panda, je lui...je lui ai hurlé dessus, elle voulait que je t'enterre, j'ai fini par le faire, c'était horrible. Et puis Reg. Tu penses que Reg est en vie, ici ? Comment devons-nous nous comporter avec lui, Ev' ? Je ne veux pas le blesser. Je ne veux pas faire ça, mais ce serait sans doute Lui désobéir ! Par Salazar, Ev', je suis complètement perdu, je ne sais pas quoi faire du tout ! J'ai tué tellement de gens pour Son compte, et si je retrouve Maugrey, je ne sais pas ce que je pourrais faire !!! »

Il était agréable d'avoir le corps de Barty pressé contre le sien. Par ce que c'était chaud et qu'il lui donnait réellement l'impression d'être vivant. Son meilleur ami, son amoureux de toujours, semblait avoir ce pouvoir sur lui. De lui donner l'impression qu'avec lui, tout était meilleur. Que ce soit dans les bons, comme dans les mauvais moments. À sa réponse, il ne put s'empêcher d'éclater de rire, c'était tellement le genre de chose qui faisait qu'il l'aimait. Barty était fou, mais c'était son fou ! Ensemble, ils paraissaient bien plus rationnels.

- Idiot. Souffla-t-il amuser.

Il ferma les yeux, tandis que celui-ci frottait sa tête contre la sienne. Il n'échangerait ce moment contre rien au monde, par ce qu'il le vivait avec la seule personne qu'il aimait plus que sa propre vie. Il ne le laisserait plus partir, il ne permettrait pas à Tyty de l'abandonné et c'était apparemment réciproque. Ils s'étaient retrouvés, il fallait à présent qu'ils puissent faire en sorte de rester ensemble, pour toujours, ou du moins jusqu'à ce qu'ils ne meurent de vieillesse. C'est ce qu'Evan souhaité, pouvoir vieillir et mourir au côté de l'homme qu'il aimait depuis qu'il était adolescent. Il ouvrit les yeux, glissant sa main dans ses cheveux, savourant l'eau chaude sur sa peau. C'était tellement agréable comme sensation, en plus du corps pressé contre le sien.

Evan soupira de bonheur en sentant le baiser, il se laissa attirer contre lui, passant ses bras autour de son corps. C'était vraiment apaisant et réconfortant. Il aurait pu rester ainsi pour l'éternité. Il leva la main pour caresser les cheveux de Barty, l'écoutant parler, sans jamais l'interrompre. Il a toujours aimé le son de la voix de celui-ci. Il était heureux que Pandora ait poussé Tyty à l'enterrer, ce n'était pas très sain pour lui d'être resté à côté de son cadavre. Rien que cela l'horrifiait. Il aurait préféré que ce connard de Maugrey le brûle comme un vulgaire rôti, qu'il fasse disparaître son corps, plutôt que de savoir que celui-ci avait enduré ça pendant des jours. Ça n'avait pas dû améliorer la santé mentale du brun.

- Pandora a bien fait de faire en sorte que tu m'enterres Tyty... Ce n'était pas bon pour toi de me garder ainsi.

Il était en revanche heureux de savoir que leur amie Pandora était ici. Il pourrait la revoir, et la serrer si fort dans ses bras. Il pourrait lui dire combien il était désolé de l'avoir abonné au même titre que Barty. Evan était tout aussi perdu que Tyty concernant Regulus. Il était en colère contre lui, de ne leur avoir rien dit sur ses intentions, d'être mort sans leur demander leur aide, de les avoir laissés à distance quand il semblait avoir le plus besoin d'eux. Alors lui-même ne savait pas comment il était censé agir.

- Je ne sais pas, Barty. Je n'ai plus envie de travailler pour lui. J'ai assez donné. Je veux juste vivre avec toi. Je ne veux plus te quitter... Pour ce qui est de Pandora, je suis impatient de revoir ma petite licorne. Quant à Regulus, s'il est vivant ici, il a intérêt à nous expliquer pourquoi il nous a abandonné, pourquoi il ne nous a pas demandé de l'aide... Pourquoi il nous a délaissées... C'était notre meilleur ami, pourquoi il n'avait pas confiance en nous ?...

La voix d'Evan se brisa, il fit de son mieux pour ne pas pleurer, agrippant de quoi laver leur corps, en commençant à frotter celui de Tyty.

Il y avait toujours Evan, et puis il y avait eux deux. C'était comme si un monde parallèle s'était ouvert sous cette douche, un où ils étaient vivants tous les deux sans que Pandora ne l'accuse (très injustement) d'halluciner.

Lui-même l'avait pensé, ce n'était pas le cas, il en avait pleuré.

Il avait fallu tellement de temps pour que Evan et Barty se mettent ensemble, un temps extraordinaire au cours duquel les deux garçons s'étaient tourné autour.

Pendant très longtemps, à vrai dire, c'était désespérant, même, d'après certains témoins des diverses crises de jalousie. Ils avaient été séparés si tôt que ce n'était pas juste – maintenant, il leur restait à savourer leurs retrouvailles, tous pleurnichant mais amoureusement.

« Dora est la meilleure âme qui existe, la plus intelligente. Je ne l'ai sûrement pas assez écoutée par la suite et j'ai rompu le contact. J'ai fait des bêtises terrible, Ev'. »

Il lui caressait ses cheveux mouillés qui avaient commencés à devenir si lisses avec l'eau. Barty adorait les cheveux d'Evan Rosier : il aurait souhaité avoir les mêmes mais les siens étaient rêches et partaient dans tous les sens. Les cheveux d'Evan étaient magnifiques : un bonheur à toucher.

À la déclaration d'Evan concernant le Maître, Barty eut un sourire triste. Il eut un regard pour leurs deux marques, sur le tatouage encore bien visible sur leurs avant-bras, la preuve que leur âme était réservée à quelqu'un d'autre et su qu'ils ne vielleraient sûrement pas ensemble.

Cette fois-ci, ce serait sûrement Barty qui partirait le plus tôt, défendant Evan ou Regulus. Il savait bien que le Maître ne pardonnerait pas une trahison et lui ne trahirait pas ses amis, il leur serait fidèle jusqu'au bout. Il eut un sourire triste et l'embrassa légèrement sur les lèvres.

« Moi aussi, Ev, moi aussi. », puis lui caressa la joue. « Mais tu te doutes que le Maître ne pardonne pas si facilement. Toi, tu es mort, moi, j'ai fait d'horribles choses pour son compte. Je doute qu'il pardonne que nous nous désengagons comme l'a fait Regulus. Je veux aussi vivre avec toi, revoir Panda et ce petit idiot, mais ce sera dangereux. Je veux te protéger, tu comprends ? »

Il ne lui dit toutefois pas les terribles mots qui lui venaient en tête : à savoir s'infiltrer auprès des Mangemorts pour avoir des armes pour les protéger, eux. C'était une idée stupide, comme Barty pouvait en avoir, mais retrouver Ev, penser à ses amis, tout cela faisait naître des idées tout à fait invraisembables dans sa tête.

« Tu es beau, Rosier. », chuchota-t-il.

Il n'était pas stupide, il savait que le seigneur des ténèbres ne leur pardonnerait pas. Mais il avait entendu dire qu'il était mort ici. Est-ce qu'ils ne pouvaient pas juste être en paix ? Pouvoir savourer le peu de temps qu'ils avaient en ce monde ? Il fredonna son d'approbation sur Pandora, par ce qu'il savait que Barty avait raison. Elle avait toujours été leur amie la plus précieuse. La seule à pouvoir faire des vilaines vipères qu'ils étaient, de petits nounours en peluche.

- Pandora... On doit la protéger quoi qu'il arrive...

Evan n'avait pas peur de la mort. Il avait peur de voir ses amis mourir avant lui. Il n'était pas certain d'être assez fort, de pouvoir supporter le poids d'une perte aussi lourde. Il frissonna en sentant les caresses de Barty dans ses cheveux. Il n'avait besoin de rien d'autre que de son ami. De son amour.

- Qu'import ce que tu as fait. Ce n'est pas comme si nous étions des enfants de chœur Barty.

Le blond posa ses mains sur les joues de son amoureux, pinçant celle-ci comme s'il jouait avec de la guimauve. Parfois Evan donné l'impression d'être ailleurs. Il faisait des trucs que même lui ne semblait pas comprendre. Il lui sourit et haussa les épaules, son regard suivis le sien, regardant les deux tatouages, qui leur rappelait à qui ils appartenaient. Eux les mangemorts aux sombres destins. Il était sûr d'une chose, il ne laisserait personnes faire du mal à Barty. Qu'importe ce qui lui en coûterait.

- Il est mort ici... Barty... Je veux te protéger aussi… Je ne serai pas aussi faible cette fois. Souffla-t-il frustrer. Je n'ai pas peur du danger...

Evan agrippa le gel douche, se foutant de savoir s'il appartenait à Barty ou même aux gens qui vivaient ici. Il entreprit de se laver rapidement, avant de coller à nouveau son corps contre celui du brun.

- Tu l'es bien plus encore. Tu sens meilleure aussi... Hmmm Est-ce que je peux rester avec toi ici ? Est-ce correct ?

Les mots de Barty résonnaient dans l'esprit d'Evan, c'était un rappelé brutal à ce qu'il savait déjà, à la réalité. Voldemort a toujours eu plus d'un tour dans son sac. Il ne mourrait pas, il trouvait toujours un moyen pour le leur rappelaient. Il ferma les yeux l'espace d'un instant, cachant la douleur qui inondait sa poitrine. Jamais ils ne pourraient être véritablement heureux. Devait-il se méfier de cette marque qui les liés à lui ? S'il le fallait, Evan pourrait arracher cette peau qui portait la marque maudite, mais est-ce que cela serait aussi efficace ? Il ouvrit les yeux pour plonger son regard dans le sien, il vit au fond d'eux, toute la tristesse et cette lueur qu'il ne lui connaissait pas...

Il fut heureux lorsque Barty lui dit qu'il pouvait rester, par ce qu'il le voulait. Il fut satisfait de voir que ses caresses avaient fait cesser les tremblements de son meilleur ami et amant. Et puis il se pencha vers lui pour lui chuchotait de cette voix qui rendait le cerveau d'Evan inutile. Il sentit son corps se tendre, chauffé comme un feu qu'il venait d'allumer.

- Hmmm peut-être. Que je cherche sans doute à faire en sorte que tu m'emmènes au lit et que tu me baises, quoique... Sous la douche, ça peut être intéressant, n'est-ce pas ?

Evan se laissa faire, répondant au baiser, glissant ses doigts trempés contre la nuque de Barty. Le moment était empli de passion et de désir. Il fondait lentement contre le corps de son amant, pressant leurs peaux l'une contre l'autre dans un besoin frénétique. Et... Barty étant Barty, il dit cette phrase qui aurait coupé toutes envies à n'importe qui. Toutefois, Evan avait l'habitude, ils étaient fous l'un comme l'autre. Il se recula pour éclater de rire, secoua la tête en envoyant un peu d'eau à cause de ses cheveux.

- Par Salazar. J'espère bien que tu n'as rien fait avec mon cadavre !

Il le poussa légèrement pour le taquiner, agrippant le jet d'eau pour éclabousser Barty avec, provoquant davantage le rire emplie de joie du blond. Il lui sourit ensuite avant de lui tirer la langue.

- Je vais rester ici avec toi, jusqu'à ce que ces... Moldus ne reviennent et quand ce sera le cas. Je t'emporterai avec moi chez moi. Nous irions vivre dans mon appartement. C'est aussi spécieux qu'ici.

Être avec lui, lui donner l'impression d'être à nouveau à Poudlard, à nouveau des étudiants. Lorsqu'ils étaient encore jeunes et insouciants. Qu'il n'y avait rien pour les séparer. Pas même cette maudite marque qui les avait tous éloignées. Ce qui avait causé la mort de Regulus, ainsi que la sienne. Evan était prêt à suivre Barty dans tout ce qu'il entreprenait. Mais il n'était plus certain de vouloir être le méchant de l'histoire. Il voulait juste vivre, être avec l'homme qu'il aimait. Putain, il l'aimait ! Il ne voulait plus le quitter, il voulait faire naître de nouveau souvenirs, entendre le rire de Barty autant de fois que possible, se perdre dans son regard. Baiser dans tout ce foutu appartement, mais également partager ces moments comme autrefois, cruels et idiots. Il savait qu'ils n'étaient pas des enfants de chœur, qu'il ne pourrait pas changer ça. Mais il n'était plus obligé de s'associer à Voldemort, par ce qu'il était mort. Mort pour de bon. C'est ce que les sorciers de cette époque répétée et il avait tellement envie d'y croire. 

Il aimait la façon d'ont Barty embrasser sa peau. Il était le seul qui lui faisait un tel effet, le seul à le foutre dans un tel état. Il savait où l'embrasser, ou le toucher. Comme s'il connaissait par coeur ses réactions. Evan ne put retenir son rire en l'entendant dire qu'il allait le faire crier, mais surtout par ce que sa rime était nulle, mais acceptable. 

- Oui... Oui, s'il te plaît. Fais-moi crier Barty. Murmura-t-il. 

Il prit tout de même le temps d'aider le brun à se rincer et quand ce fut le cas, il en fit de même pour lui. Il s'essuya à son tour. Repu de ce moment intime sous la douche. Il se dirigea vers Barty, tout aussi nu que lui. Et en l'entendant, il rit bêtement, marchant vers le lit comme s'il était un prince, la tête haute et sa démarche souple et majestueuse. 

- Tu n'avais pas l'air de te plaindre il y a peu. Tu avais même l'air d'apprécier que je t’épuise. 

Evan se laissa tomber à côté de lui, mais voilà que Barty lui donna envie de l'étrangler avec tout ce qu'il pourrait avoir sous la main. Est-ce qu'il serait jaloux de lui-même ? Il n'en savait rien. Il le frappa faiblement dans le torse quand il fit mine de lécher quelqu'un qui n'était pas là. 

- Tu veux baiser avec deux moi ? Alors que tu râles d'être déjà fatigué... Hmmm, tu ne tiendrais pas la route. S'il y avait deux moi, on serait frustré de tes piètres performances. Dit-il pour le provoquer. Et toi. Est-ce que tu serais jaloux... Si j'embrassais un autre toi ? Si je me penchais pour lui dès qu'il le désirait ?